Merci Jean-Michel, et bonne retraite !

Notre collègue et ami Jean-Michel Face, PLP GA puis Logistique et Transport, co-secrétaire académique du SNUEP-FSU de Montpellier, membre du Bureau National de notre syndicat (je m’arrête là :-)), à “rangé ses crampons” en juillet dernier. Je m’adresse ici à lui au nom des membres du bureau académique. Même si nous aurions souhaité que tu poursuives encore un bout du chemin avec nous dans ce que tu sais faire de mieux : enseigner, avec passion et bienveillance d’une part, et d’autre part, soutenir, défendre les collègues, militer pour nos conditions de travail, nos salaires, lutter contre les injustices et les discriminations, porter les valeurs de l’enseignement public et laïc, nous avons fini par nous faire faire une raison… Tu l’as finalement bien méritée cette retraite !! nous te souhaitons bon vent, profites-en bien en famille et, tu ne cesses de le montrer depuis le 1er septembre, à travers la poursuite de ton implication syndicale : les retraités militants, ça existe !

Même sans Covid, l’indigence avec laquelle l’EN traite ses agents au moment de leur départ à la retraite aurait été la même… Mais c’est surtout l’absence de partage de ce moment si particulier avec les collègues qui, à mon avis, aura manqué le plus. Dès que les conditions sanitaires le permettront, nous nous rattraperons, promis !

Jean-Michel, prend soin de toi et de tes proches, et encore une fois, très bonne retraite !

Pascal Millet – Co-secrétaire académique du SNUEP-FSU.

Lettre ouverte de Jean-Michel Face, retraité depuis le 1er septembre 2020

“Au revoir les élèves”

Octobre 2019 ma décision est prise, j’arrête mon activité de PLP au 1er septembre 2020, mes 63 printemps atteints, après une période des congés d’été qui me permettrait de quitter le lycée “en douceur”.

Et puis une pandémie arrive, le confinement vient bouleverser notre vie. Il a fallu s’adapter encore une fois (comme nous avons dû souvent le faire au rythme effréné des réformes, rénovations…). Au temps de la Covid, continuité pédagogique, présentiel, à distance, confinement, protocole sanitaire et autres vocabulaires ont envahi notre quotidien… Un semblant de reprise en juin, des examens tronqués, puis l’été, et le premier septembre est là. Pas comme je l’avais imaginé…. Un sentiment étrange et singulier: quitter les élèves et les personnels du lycée sans les revoir pour la plupart et sans les saluer.

Quelques semaines ont passé, j’ai pu partager un “pot de départ” avec une petite dizaine de personnes. A ce moment je prends conscience de la rupture après 28 années de ma vie passée à l’Education nationale qui m’a laissé partir sans un mot officiel.

Je ne ressens aucun besoin de reconnaissance mais cela me renvoie au manque de bienveillance de l’Éducation nationale et  à la solitude du professeur dans les missions qui lui sont confiées sans préparation, sans conseil, l’enseignant est bien seul, voire abandonné devant les élèves, à contrario, il a beaucoup de comptes à rendre : à son administration, aux parents d’élèves, à la société, à l’État (qui ne lui rend pas vraiment justice sur son engagement et son salaire), et bien sur et heureusement aux élèves.

Aujourd’hui dans la vie, le lien est maintenu avec mes amis syndicalistes, toujours dans l’action pour la défense de nos valeurs et de la construction du monde d’après.