Avis de tempête sur la formation professionnelle sous statut scolaire !

Deux rapports concomitants, l’un sur la « réforme de l’apprentissage » et l’autre sur la « formation professionnelle scolaire », dont les contenus s’imbriquent et se complètent parfaitement, ont été publiés par le gouvernement en ce début d’année. Le premier rapport a amené le 1er ministre, le 9 février, à faire des annonces cadrant la future loi « apprentissage ». En voici quelques points. Dès la classe de 4ème, des « journées des métiers » feront la promotion de l’apprentissage, lesquelles seront pilotées par les branches et les organisations professionnelles. Ces dernières récupèreront la rédaction des référentiels et des compétences, (fin des CPC quadripartites). Les Régions se verront confier l’orientation (qui sera pensée comme l’illusoire adéquation « emploi-formation » pour espérer répondre aux besoins locaux des entreprises).  Des UFA seront ouvertes dans tous les LP (voie grande ouverte à la mixité des parcours et des publics, destructrice pour les groupes classe, pour les conditions de travail des enseignants et des élèves).  L’apprenti n’est pas oublié : comme il n’est pas élève, il sera susceptible de travailler la nuit et de déroger aux 35 heures…

Le 2ème rapport Calvez – Marcon sur « la voie professionnelle scolaire » entérine et prolonge les choix politiques établis par le gouvernement. A l’opposé d’une nième « revalorisation de la voie professionnelle sous statut scolaire », il confirme que l’apprentissage est LA voie de réussite, en faisant des lycées professionnels des « sas » pour préparer les jeunes non pas à un métier mais à entrer en apprentissage (en fin de seconde et de première, l’élève pourrait choisir de finir son cursus en apprentissage…).

En la cantonnant à une simple servitude aux desiderata de l’apprentissage et des entreprises, et en limitant son ambition à la seule insertion professionnelle des jeunes qui la fréquenteront, ces orientations réduisent l’ambition première des missions du service public de la formation professionnelle (voire son extinction progressive au profit d’une « privatisation de la formation »). Déjà mis à mal par les gouvernements précédents, son aspect émancipateur, formateur de citoyens et d’acteurs de la sphère publique y est complètement occulté. 

Article extrait du bulletin d’information de mars 2018 (version complète ci-dessous).

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