Déclaration SNUEP-FSU au CTA du 14 décembre 2017

Le gouvernement a lancé des discussions sur la réforme de la formation professionnelle en l’articulant avec celle de l’apprentissage. Bien que plusieurs gouvernements successifs aient annoncé la volonté de faire de l’enseignement professionnel une priorité, sans jamais s’en donner les moyens, le message ici est clair : mise en concurrence de la voie scolaire et de l’apprentissage, en faisant croire que celui-ci serait la voie d’excellence pour que chaque jeune choisissant cette orientation professionnelle puisse trouver un emploi… Mais c’est malheureusement dans une logique d’employabilité à court terme que cette réforme est pensée. La volonté exprimée des régions et des branches professionnelles de piloter cette formation, accompagnée d’une casse des diplômes nationaux au profit de blocs de compétences spécifiques et territoriaux en sont la preuve.

Au-delà du fait que l’apprentissage reste une voie sélective, discriminante, empreinte d’échecs avec près de 36 % de ruptures de contrat avant leur terme pour le niveau 5, le SNUEP-FSU revendique au contraire un renforcement de la formation initiale sous statut scolaire, ambitieuse, solide sur le plan théorique et pratique, émancipatrice, formatrice de futur.e.s citoyen.ne.s, encadrée par des diplômes nationaux.

La corrélation entre le niveau de diplôme et le taux d’emploi n’est plus à prouver. Au moment où cette nécessité d’élever le niveau de qualification des jeunes est plus que nécessaire, le gouvernement met en place son « Plan étudiant ». Un de ses objectifs est clairement de fermer la porte de l’université aux bachelier.e.s professionnel.le.s en ne leur laissant que l’éventuelle possibilité d’une poursuite d’étude en STS. Tout est fait pour les orienter vers ces structures :

  • La publication sur la plateforme « Parcoursup » d’attendus sélectifs accompagnés des taux de réussite dans la filière en fonction du baccalauréat d’origine,
  • La possibilité pour les universités d’imposer des dispositifs d’accompagnement conditionnant une future inscription,
  • Un kit pédagogique proposé par le SAIO de Montpellier à destination des élèves (et des enseignants) de bac professionnel les dissuadant on ne peut plus clairement d’envisager une poursuite d’étude à l’université.

Que dire des 7000 places supplémentaires prévues en BTS au niveau national sur 5 ans ? Très clairement insuffisant par rapport aux besoins réels…

Cette sélection qui ne dit pas son nom, ce « tri social » qui s’organise, vont à l’encontre de l’ambition que porte le SNUEP-FSU pour cette voie professionnelle. Il demande plus de moyens pour les universités, des créations de places en STS en nombre suffisant, mais aussi, en amont, des parcours en 4 ans et d’autres modalités certificatives.