Postes au concours 2018

18 % de postes en moins pour la voie professionnelle… et le ministre parle encore de sa revalorisation !

Le couperet est tombé : pour réduire la crise de recrutement, le ministère de l’Éducation a donc décidé… de moins recruter dans la voie professionnelle !
En fermant certaines sections ou en réduisant le nombre de postes aux concours, le ministre pourra peut-être se prévaloir à la rentrée d’avoir réglé le problème de recrutement en faisant le plein aux CAPLP.  CQFD !
Mais le SNUEP-FSU ne laissera pas médiatiser ce tour de passe-passe !

Si le nombre de postes proposés reste stable au concours interne (315) et au troisième concours (10 en Maths-sciences uniquement), le concours externe du CAPLP voit une chute de 18 % du nombre de places : 1580 contre 1920 en 2017.
Le ministère avait annoncé vouloir ouvrir des postes en fonction des capacités de recrutement, c’est-à-dire du nombre de postes pourvus l’an dernier, mais il n’en est rien ! Ainsi, dans les disciplines où tous les postes offerts l’an dernier avaient été pourvus, le ministère offre moins de places en 2018.
Dans les disciplines déjà en difficulté, le message est clair : le ministère organise la pénurie d’enseignant-es. En Biotechnologies option Santé-Environnement, on passe de 242 postes en 2017 à 194 et il n’y aura pas de session pour l’examen réservé (où 100 postes étaient ouverts l’an dernier) alors même que le nombre de non-titulaires dans cette discipline est important.

Ces choix politiques confirment que le fameux slogan « valoriser la voie professionnelle » est un mensonge. Cette affirmation n’est pas viable sans un recrutement massif d’enseignant-es pour faire face aux besoins du terrain. Restreindre le nombre de postes ouverts aux concours est irresponsable !

Réduire le nombre de postes aux concours, c’est augmenter toujours plus le recours à la précarité, aux personnels contractuel-les moins rémunéré-es et bien souvent non formé-es. Avec 90 postes en moins ouverts à l’examen réservé (695 contre 785 l’an passé), des contractuel-les, réembauché-es tous les ans, ne pourront toujours pas être titularisé-es. Or ils/elles représentent 10 % des professeur-es en lycée professionnel. Valoriser la voie professionnelle, c’est aussi relancer un plan de titularisation.
Réduire le nombre de postes ouverts aux concours, c’est garantir à certaines classes l’absence d’enseignant-es à la rentrée prochaine !
Réduire le nombre de postes ouverts aux concours, c’est appauvrir une nouvelle fois le vivier de PLP déjà fragilisé par des années de sous-recrutements.
Est-ce cela le grand projet de valorisation de la voie professionnelle ? À moins qu’il ne s’agisse en réalité de vider la voie professionnelle sous statut scolaire !

Pour le SNUEP-FSU, il est indispensable et urgent de prendre le problème à la source et de lancer une réflexion sur les moyens, tels que les pré-recrutements, à mettre en œuvre pour réduire la crise de recrutement. Il est urgent aussi de s’attaquer au grand dossier des conditions de travail et de la valorisation salariale des personnels : conditions indispensables pour rendre à nouveau nos métiers attractifs !