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“Valoriser les lycées professionnels” ce n’est pas développer l’apprentissage dans les EPLE !

“Valoriser les lycées professionnels”,  ce n’est pas développer l’apprentissage dans les EPLE !

 

Le bureau national du SNUEP-FSU dénonce avec force les projets d’Emmanuel Macron qui constituent une attaque frontale contre l’enseignement professionnel public, en voulant le placer sous la tutelle du patronat.

Son objectif de faire de l’apprentissage « le cœur de l’enseignement professionnel » entraînera une dégradation majeure des conditions d’études des jeunes de la voie professionnelle et des conditions d’enseignement des professeur-e-s de lycée professionnel.

Dans notre région Occitanie, ceci se confirme de manière officielle par la convention-cadre entre les académies de Montpellier et Toulouse et le conseil régional d’Occitanie.

Pour élever le niveau de qualification des jeunes  et adapter l’offre de formation aux besoins du territoire, il est clairement indiqué dans la convention, pour  la période 2018-2021,  de développer des parcours mixtes offerts dans les établissements  scolaires.                    (cf article 4.1. L’offre de formation professionnelle initiale page 6), sur le lien : http://www.regions-et-formation.fr/far/documents/far/convention_cadre_entre_l___academie_de_montpellier___l___academie_de_toulouse__et_le_conseil_regional_languedoc_roussillon_midi_pyrenees_2016-09-09.pdf

 

Nos inquiétudes vis à vis de cette officialisation de l’apprentissage dans les EPLE  :

 * Des financements et rémunérations différents :

Un des premiers enjeux est celui du statut des personnels intervenants dans les sections d’apprenti-e-s. Les UFA (Unité de Formation d’Apprenti.e.s) dépendent d’un CFA public autonome financièrement  qui récupère la taxe d’apprentissage et les subventions de la Région. Actuellement, les personnels qui y sont employés sont de contractuels de droit privé .

Lorsqu’un enseignant-e- titulaire intervient dans des UFA ou dans un CFA académique il/elle doit soit être recruté-e- sur un poste gagé, ce qui revient à le détacher sur le CFA, soit être rémunéré-e- en heures supplémentaires payées directement par le CFA.  Financer un poste gagé coûte cher d’où la volonté de mixer les publics.

* Des obligations de service opposées !

Les personnels qui interviennent dans un CFA ont un horaire annualisé de 35 h, comme les personnels du secteur privé.                        Avec deux obligations horaires différentes. Il est difficile de discerner ce qui est considéré comme une HS de ce qui relève des obligations de service stricte.

Exemple d’un collègue effectuant 15h en LP en formation professionnelle initiale publique et 4 h sur une UFA du même LP qui dépend du CFA : le collègue aura comme obligation de service 15h hebdomadaire en initial et 8h (4×2) pour l’UFA et sans aucune rémunération d’HS !

* Le contournement des questions de statut par le développement du mixage des publics

Mixer des publics permet au ministère de ne pas financer l’UFA tout en profitant des financements de la formation initiale qui accueille les apprenti-e-s. Ce faisant le ministère règle la question du statut et de la rémunération des personnels puisque ceux-ci sont rémunérés comme d’habitude. Ainsi l’enseignant-e, qui se verra imposer l’accueil de publics mixés ne verra pas sa rémunération augmenter malgré la pénibilité de ses conditions de travail.

PLUS QUE JAMAIS RESTONS VIGILANTS SUR L ES OUVERTURES DE CES SECTIONS DANS NOS ETABLISSEMENTS, QUI DOIVENT ETRE VOTÉES EN CA. La menace brandie par le président de la République de supprimer la taxe d’apprentissage à tous les établissements qui ne développeraient pas de sections d’apprentissage relève du chantage et augure mal du respect du dialogue social à venir.

NOUS NE SOMMES PAS CONTRE L’APPRENTISSAGE EN TANT QUE TEL.  L’apprentissage convient à certains profils d’élèves, notamment les plus âgés qui, après avoir acquis de solides compétences professionnelles, cherchent à s’émanciper du système scolaire et aspirent à s’engager dans la vie active.

MAIS L’APPRENTISSAGE NE PEUT DEVENIR LA VOIE DE FORMATION PROFESSIONNELLE PRIVILÉGIÉE COMME LE CLAME HAUT ET FORT LA POLITIQUE ACTUELLE.